Les bus en Argentine
Par jabric le dimanche 12 décembre 2004, 00:13 - Si l'Argentine m'était contée - Lien permanent
Faut quand même que je vous raconte...
Pour voyager en Argentine, rien de mieux que le bus. Je ne suis pas encore sorti de BA donc je n'ai pas encore testé les cars, par contre je pratique quotidiennement les collectivos, ces autobus qui sillonnent la ville.
Je vous avais dit dans l'un de mes premiers posts que BA me donnait l'impression d'être une ville très bruyante au niveau des rues, sans pour autant réussir à trouver d'explications convaincantes. Je pense que l'une d'entre elle réside dans la multitude de bus et de camions, le plus souvent assez vieux (donc bruyants) qui traversent de part en part la ville. Les rues de BA ressemblent en effet a une ruche de transports en commun s'entrecroisant et se doublant de façon plus ou moins organisée.
Il n'existe pas, comme à Paris par exemple, d'entreprise en charge de l'ensemble des transports en commun. Chaque ligne est donc indépendante et en concurrence directe avec le bus d'à côté (lorsque les lignes cohabitent sur une longue distance). Pour ma part, j'ai le choix entre trois lignes de bus (j'habite tout près d'une grosse avenue, ça aide...) : la ligne 130, 93 et 61. Je vous donne leur numéro mais ce n'est pas la peine de les retenir, c'est juste pour votre culture personnelle :o). Ce qui est agréable avec le fait de pouvoir prendre trois lignes de bus c'est que le plus souvent j'attends moins de 5 minutes à l'arrêt.
Le truc qui nous posait problème au début, à Eric et à moi, c'est qu'il faut payer en pièce dans le bus. Pas moyen d'y échapper... et comme ça coûte 80 pesos, ça fait beaucoup de monnaie à avoir (il y a des pièces de 5, 10, 25, 50 centimes et 1 peso). Comme on prend le bus entre 2 et 4 fois par jour, on vient vite à bout des pièces que l'on avait vaillamment réussi à mettre de côté. Alors il reste la possibilité d'acheter des chewing-gums avec un billet, pour qu'on nous rende de la monnaie. Mais il faut faire gaffe : avec ce foutu billet de 2 pesos, on se retrouve vite a échanger un billet pour un autre... Et si vous prenez un truc à 0,90 pesos, bah forcement, on ne va vous en rendre que 0,10, alors qu'il vous en faut 0,80 pour prendre le bus. Puis bon, à ce rythme la, le bus va finir par me coûter cher, et mes dents vont en prendre un sacrée coup... Finalement la solution est venue des banques, qui échangent sans problème un billet de 10 pesos contre 10 pièces de 1. Et là, c'est le bonheur, vous pouvez pas savoir !
Mais attention : une fois les 80 pesos en poche, ce n'est pas fini... D'abord il faut y monter dans le bus. Généralement vous êtes en train d'attendre à l'arrêt de la ligne X et c'est un bus de la ligne Y qui montre le bout de son nez. Commencez donc par un petit sprint de replacement afin d'atteindre le bon arrêt, situé à 20 mètres de là. Continuez votre échauffement en agitant les bras de haut en bas. Avec un peu de chance, le chauffeur comprendra que c'est à lui que vous faites signe et s'arrêtera. Attention, je n'ai pas dit qu'il s'arrêtera devant vous... Parcourez la dizaine de mètre vous séparant du bus, en évitant les voitures redémarrant et les bus venant se ranger sur le trottoir, et montez. Avec de la chance toujours, il y aura assez de place pour que tout le monde rentre. Si ce n'est pas vraiment votre jour, vous serez le dernier de la file et vous vous retrouverez sur le marche pied, agrippé à une barre de métal branlante, la moitié du corps dedans et l'autre dehors, attendant vaillamment que les autres passagers aient finis de payer pour pouvoir avancer et laisser le chauffeur fermer les portes. Maintenant vous saurez pourquoi on reconnaît les voyageurs heureux aux moustiques sur les dents.
Bon, ça y est, la blonde de devant a enfin reposé son téléphone portable et se décide à payer, permettant à l'ensemble de la file dëavancer. Vous pouvez enfin poser votre second pied dans le bus, et les portes se referment. A non en fait, elles se rouvrent, nous sommes déjà à l'arrêt suivant, situé à 100 m du précédent. Qu'importe, vous êtes rentré et vous retrouvez devant la machine avaleuse de monnaie. Là, si vous êtes polis, vous dites au chauffeur ´ ochenta por favor ". Si vous ne l'êtes pas vous dites juste ´ ochenta ". Généralement il comprend et la machine se met à afficher ´ 80 ". Parfois il ne comprend pas. Enlevez les moustiques qui vous restent collés aux dents, la plupart du temps cela suffit à résoudre le problème.
Allez, c'est fait, vous avez payé, récupéré votre monnaie le cas échéant, ainsi que le billet. Ah, vous avez de la chance, il y a une place là bas. Hop, on en profite : on s'assoit et l'on regarde un peu autours de soi, ses voisins, la rue, les autres voitures... Et c'est là que cela devient rigolo. Vous connaissez ces simulateurs présents dans les fêtes foraines ou au Futuroscope de Poitiers. Il s'agit d'espèces de salles de cinéma sauf que vous vous asseyez dans un siège qui va bouger en fonction des images projetées en face de vous. Généralement il s'agit d'une course intergalactique entre plusieurs vaisseaux spatiaux, qui partent dans tous les sens, se croisent, se décroisent, se battent, ou que l'on croit cabosser mais que l'on réussi à éviter au tout dernier moment, etc. Et bien les bus argentins c'est exactement la même chose, la queue à l'entrée et la ceinture de sécurité en moins. Avis aux amateurs !
Une fois arrivé près de votre destination, il faut appuyer sur le petit bouton destiné à cet effet. Bon, si vous n'êtes pas bête, vous éviterez d'appuyer sans succès sur le boulon situé juste sous le panneau ´ sonnez pour avertir le chauffeur ". Les boulons ça fait rarement sonnerie. D'un autre côté il faisait noir, alors je faisais ce que je pouvais. Ne descendez pas lorsque les portes s'ouvrent, généralement le bus roule encore à 20 km/h à ce moment là. Certains petits rigolos collent sur leur fenêtre un panneau disant ´ les portes ne s'ouvrent pas à moins de 5 km/h " mais ne les croyez pas : les 5 km/h argentins sont beaucoup plus rapides que les notres... Ne tardez pas à descendre lorsque le bus est arrêté. Eric pourra témoigner que sauter du bus lorsque celui-ci a déjà commencé à repartir est beaucoup plus acrobatique qu'il n'y parait.
Je voulais mettre une petite photo de bus en train de faire la course, mais je n'ai pas eu l'occasion de prendre de photo avant 19h. Alors forcement, il faisait un peu nuit.
Enjoy !
Commentaires
Mon cousin préféré, je me délecte de tes péripéties !
Ta plume est très vivante et j'ai, grace à toi (dieu merci !), des petits quarts-d'heure-tranches-de rire bien sympathiques... dans mes journées parisiennes si moroses!!!!!! Je lis en catimini, bien-sûr, sinon, mon vilain patron me reproche de passer mon temps sur internet.
Je t'embrasse.
Myriam
Mon stagiaire préféré, je me délecte moi aussi de tes péripéties !
Ta plume est très vivante et j'ai, grace à toi (dieu merci !), des petits quarts-d'heure-tranches-de rire bien sympathiques... dans mes journées MLPiennes si moroses!!!!!! Je lis en catimini, bien-sûr, sinon, ma vilaine chef me reproche de passer mon temps sur internet.
J'ai trouvé le message de ta cousine très vrai.
Je te dirai juste aussi que je me marre deux fois plus : parce que je me souviens bien des transports en Argentine comme dans toute l'amérique du sud. Remarque l'avantage par rapport à l'Equateur c'est qu'au moins on tient debout dans les bus !!!
Questions courses entre bus il y a aussi la Grèce ! On a vécu une course pire que "duel" ou le chauffeur a balancé son journal ouvert sur le pare-brise du bus suivant !!! Un régal.
Bises
à+
Céline
Mon f... p..... je me délecte moi aussi de tes péripéties !
Ta plume est très vivante et j'ai, grace à toi (dieu merci !), des petits quarts-d'heure-tranches-de rire bien sympathiques... et comme c'est moi le chef, je lis quand je veux.
Mais j'ai bien noté que je pourrai suggérer à JFLH de faire un effort pour rendre les journées MLPiennes moins moroses. Et pourtant, moi qui ai profité de l'annexe de la cantine de SQF, je peux attester que ces trois heures passées à table n'ont pas été tristes.
Mon Elfe nternaute préféré, je me délècte de tes péripéties !
Ta plume est très vivante et j'ai, grace à toi (dieu merci !), des...
Non, je déconne, je vais pas faire comme tout le monde ;)
Hé, par contre, tu peux pas t'arranger avec Eric pour prendre quelques photos de batailles de bus, voire une vidéo ? :) lol
Sérieux, ça a l'air un poil bordélique, Buenos Aires... Enfin, remarque, si je tente de comparer avec les Ricains (surtout à L.A.), je suis pas certain que ce soit très différent...sauf qu'ici, ce sont les keufs qui font le course, pas les bus :D
Mes chers lecteurs préférés, je me délècte moi aussi de vos messages ! Votre plume est très vivante et j'ai, grace à vous (dieu merci !), des petits quarts-d'heure-tranches-de rire bien sympathiques dans mes journées argentines si... nan, elles ne sont pas moroses mes journées en fait, elles sont justes assez crevantes en ce moment.
Et dire que je me disais ce matin que je n'avais plus de commentaire depuis quelques jours...
Ca fait plaisir, et ça m'a bien fait rire :o)
Bon, je retourne à ma feuille de dessin, je n'arrive decidément pas à faire ces deux pieds de la même taille, c'est dingue ! Ou alors je dis que le gars est atteint d'une grave maladie générique... Moais, pas bête ça. Mais si tous mes personnages sont atteints de ce syndrôme, je vais vite me faire repérer par les psychologues du coin moi (coucou maman !).
Je suis relativement flattée que mon petit message ai trouvé un écho aussi favorable/fulgurant/f(ph)énoménal chez tes autres lecteurs !
Bises à toi mon cousin préféré (hé oui !).
Ne te fatigue pas trop quand-même, réserve tes forces pour une petite argentine, peut-être?????? :o)
Vilaine cousine, va !
Myriam
Ca me rappelle "quand j'étais jeune" (...). On faisait du stop pour rentrer chez nous avec un pote en Guadeloupe & c'est un vieux pick up qui nous a pris. Il avait pas de place à côté de lui alors on est monté à l'arrière, dans la "benne". On a fait tout un voyage entouré de cadavres de vaches dépecées, mis par morceaux dans des seaux... Y'avait bien une bache pour recouvrir tout ça mais avec le vent, y'avait 2, 3 bouts de tibia qui dépassaient ! M'enfin, le paysage était joli ! :P
Comment ça c'est le même message que celui que j'ai posté sur le blog de Messiah ?! Merrde, ça s'est vu ?! ^^ Ben oui mais je ferai des efforts promis ! Sinon, comme tout le monde :
"Ta plume est très vivante et j'ai, grace à toi (*** merci !), des petits quarts-d'heure-tranches-de rire bien sympathiques... dans mes journées lyonnaises si oisives. Je lis vautré dans mon fauteuil puisque personne viendra me faire chier, je suis encore en vacances pour une semaine !"
C u man.
Bonjour,
Je t'écris car, comme tu vis à Buenos Aires, j'aimerai savoir si tu pourrais vite fait me rendre un petit service. Je pars en Argentine dans 15 jours; j'y arrive à 10h00, et je voudrai partir directement en car vers la patagonie, vers Rio Gallagos. Peux-tu me dire comment aller de l'aéroport à la gare routière, à quelle heure sont les départs pour cette ville le 8 mars, combien de temps il faut en gros pour y aller, et combien ça coûte.
J'espère que tu pourras me donner un petit coup de main, car je n'ai pas envie de m'attarder à BA à l'aller, mais d'en profiter 4/5 jours au retour (je ne reste que 2 semaines et demi en Argentine).
Merci d'avance.
Xavier,
je ne suis plus à Buenos Aires depuis 8 mois maintenant, mais pour répondre à tes questions :
Depuis l'aéroport tu as des navettes qui t'emmènent jusqu'à la capitale. Ensuite il faut te rendre à la gare routière (quartier de Retiro, tu peux y aller en taxi, c'est pas cher) pour choisir ta compagnie de bus et acheter ton billet. Aucune idée des horaires. Pour le prix... pff... je n'ai jamais fait un aussi long voyage d'une seule traite alors c'est dur... Peut-être 30-40 euros, je ne sais pas trop. Tout dépend de la compagnie aussi. Et en fait je ne sais même pas si c'est possible de faire ce voyage directement. Mais fais gaffe, le voyage va vraiment être super long (30 heures ? ), ca en fait des kilomètres... Tu risques d'arriver sur les genoux et de ne pas profiter pleinement de ton voyage.
Merci pour ces infos.
salut, depuis quelques jours je me délecte de ton blog ! Je l'ai découvert il y a peu...et grce (ou à cause ?) de lui, j'ai bien l'intention d'aller passer quelques mois voire plus à B A....j'ai déjà commencé a démarcher pour du taff...On verra!
Ce que tu racontes des bus me rappelle mes (longs parfois) trajets en bus et car au Brésil...ha la la,et la saudade qui me reprend ! bravo encore et continue (et puis Paris c'est pas si terrible quand même!!)
Tant mieux si mon blog peut donner envie de partir, ou rappeler de bons souvenirs ;).
A tous celles et ceux qui passent un petit moment à Bs As.
Le meilleur colectivo(bus) à prendre pour connaÓtre la vie de la ville par le colectivo (évident): ligne 60 certes, il en existe plusieurs des 60, ce n'est pas toujours simple en Argentine mais celui qui se rend à Constitucion sera le votre. Même sans "faire" toute la ligne, vous pourrez avoir un aperçu sympa de la ville et ses habitants via ce mode de transport très parlant..plutôt visuel en fait!... "Quand le colectivo devient le reflet des habitants des barrios(niveaux de vie, habitudes, modes vestimentaires, etc.)
Vous pourrez passer d'un quartier assez résidenciel y voir monter ses ecoliers bien propres en uniformes à Belgrano sur Cabildo et Juramiento, arriver dans le centre: le quartiers des affaires à Congresso(près de l'avenue Belgrano), Constitucion beaucoup moins aisé, pourquoi pas continuer jusqu'au terminus quand on longe le Tigre et que les habitations deviennent de somptueuses demeures à côté du bidon ville de la Caba.Si vous arrivez si loin, ce sera le terminus et le tout début de la Pampa et la Transaméricaine. Les cartoneros empruntent parfois le bus, puis vingt minutes plus tard, vous vous trouverez entourés de belles femmes parfumées parées de tailleurs de marque dans un autre quartier chic. Le 60 prenez le au moins une fois de jour évidement car la nuit vous ne verrez que vos voisins et ne pourrez profitez du décor extérieur...