Bon, alors je vais essayer de me montrer plus enthousiaste, sinon vous allez tous finir par croire que je déprime alors que ce n'est pas du tout le cas ;)

Je vous avais laissé à la veille de mon départ en stop d'Ushuaia, alors que j'allais commencer ma remontée vers le nord ouest argentin. Pour des raisons logistiques (pas de place dispo), financieres (voyage cher alors qu'assez court) et aventureuses (qui sait, on peut toujours tomber sur une conductrice blonde a forte poitrine) j'avais choisi de faire le trajet Ushuaia - Rio Gallegos en stop. Je ne sais pas si vous visualisez plus ou moins... Rio Gallegos, c'est la ville la plus au sud sur le continent, juste avant le passage sur la grosse ile qu'est la terre de feu.

Me voila donc levé avec les poules afin de rejoindre ma zone de chasse : un contrôle policier situé à la sortie de la ville. Tous les véhicules quittant la ville passent par cet endroit. Après 2 heures perdues pour cause de bus qui ne passe pas (me faisant ainsi rater tous les camions quittant la ville), me voila en position à 08h00, bientot rejoint par un autre autostoppeur argentin. Le temps (contrairement aux voitures) passant, je finis par engager la conversation avec ce fumeur de pipe de confrère, histoire de ne pas s'endormir debout. Une voiture finit enfin par daigner s'arrêter, et nous propose de nous avancer un peu. Un tout petit peu en fait : 40 km (Rio Gallegos est a plus de 500 km d'Ushuaia). Mon collegue ayant une tente, je décide de le suivre. Ma crainte en faisant du stop est en effet de me retrouver perdu dans un coin paumé, obligé de passer la nuit dehors alors que je ne suis pas du tout équipé pour. La c'est le matin et je ne suis pas seul, donc c'est parti pour l'aventure.
40 km plus loin, nous voila donc de nouveau à l'ouvrage, avec guere plus de succès qu'à Ushuaia. Mais les 40 km parcourus, même si ils sont ridicules, remontent un peu le moral pour un temps. Une voiture fini par s'arrêter. C'est... Ana et Ines, en sortie vers je ne sais ou. Ils sont 5 dans une toute petite voiture, donc impossible de faire rentrer une autre personne avec un gros sac. Marrant comme rencontre quand meme. Apres une petite pose choclo, nous retentons de nouveau notre chance. Celle-ci fini par se apparaitre, sous la forme d'une petite camionette conduite par le consule honoraire de France (!) qui nous propose de nous avancer jusqu'à la prochaine ville. Allez zou, le moral revient et c'est toujours 70 bornes de pris.
Une heure et demi plus tard (la route est très mauvaise), face a une station service et à la sortie de la ville, nous recommencons notre dur labeur. Oui, j'aime bien exagérer ;). Il faut dire que le coin était quand même asez peu hospitalier puisque l'on se prenait cailloux et poussière à chaque passage de voiture. Le stop ne donnant pas de résultat, je finis par me bouger un peu et aller porspecter directement à la station service. 10 minutes plus tard, à ma première tentative, j'ai trouvé une place. Mais une seule. Je quitte donc Emiliano pour m'embarquer dans la voiture d'un mécanicien de Rio Grande, la grande ville du nord de l'île. J'y arriverai à 20h00. J'aurai donc réussi l'exploit de parcourir 220 km en un peu plus de 12h. Ca fait une chouette moyenne, non ? ;)
Arrivé a Rio Grande, je demande a un chauffeur de camion si le lendemain il sera facile de faire du stop. Il me répond que non : apres les fêtes les camions vont arriver en matinée à Rio Grande et n'en repartiront donc que dans l'après midi. Je me rend donc à la station de bus, pour essayer de me trouver un billet pour le lendemain. Impossible, tout est complet. Bon, bah ce sera stop de nouveau, mais je ne suis guère enthousiasmé par l'idée. Le temps de trouver l'unique auberge de jeunesse de la ville, d'essayer de garder les yeux ouverts lors du barbecue, et me voila au lit, exténué. Parce que oui, on ne dirait pas, mais ca crève le stop.

Le lendemain, levé de nouveau avec les poules. Mais plutôt les poules retardataires que les lèves tôt. Alors que je me rends à la salle de bain, un double miracle se produit : je tombe sur un billet de 100 pesos et je me retrouve face a face avec Emiliano, arrivé juste après que je me sois couché. Je donne le billet de 100 à la propriétaire du lieu, mais je garde Emiliano. Nous prenons donc ensemble le chemin de la sortie de la ville, pour continuer de faire du doigt ensemble. Oui, en espagnol cela se dit "hacer dedo". Pas de bol, 3 autres autostoppeurs assez roots sont déjà sur place. N'ayant pas trop le choix, nous nous posons derriere eux et attendons. 2h plus tard un gros camion finit par s'arrêter, et nous prend tous. Très venteux comme moyen de transport, mais très pratique. Nous arrivons grâce à lui jusqu'à la frontière chilienne, que l'on doit traverser pour se rendre sur le continent. C'est un bon endroit pour faire du stop, puisque l'on peut discuter avec les gens, mais le trafic est faible et les voitures sont souvent pleines. Emiliano me conseille de parler aux gens : mon accent francais inspire plus confiance qu'un accent argentin. Cela s'avérera. je finis en effet par tomber sur une voiture à moitié vide : un couple avec enfant. La femme accepte initialement de prendre l'un d'entre nous, mais suite a un petit quiproco avec le mari, nous voila finalement tous deux embarqués. Ils font un peu une drôle de tête lorsqu'ils se rendent compte qu'Emiliano n'a rien de francais, mais comme il est étudiant en médecine ca passe :)
Coup de bol : ils se rendent à El Calafate en passant par Rio Gallegos. Emiliano pourra donc descendre à Rio Gallegos pour continuer son voyage en bus, alors que je poursuivrai le mien avec eux le lendemain, après avoir passé une nuit en auberge. Bref, gros soulagement : nous n'aurons plus besoin de squater le bord de la route !
J'aurai quand même perdu pas mal de temps dans l'histoire, or c'est ce qui va me manquer le plus. Cela m'a donc un peu énervé, mais l'expérience était sympa.

Je vais m'arrêter là pour le moment. J'ai un bus qui part dans 1/4 d'heure, donc il faut que je vous quitte. Désolé pour les fautes d'orthographe, ca doit en être bourré mais je n'ai pas le temps de me relire.

Au menu pour la prochaine mise à jour : El Calafate (le glacier) et El Chalten (zone de trekking) ainsi que Bariloche, ou je suis en train de me rendre.