Levé tôt après un petit déjeuner pas très copieux (mais il faut dire que je mange vraiment beaucoup au petit déjeuner, alors je suis rarement rassasié quand il est inclus dans le prix de la chambre) je me rends en bus, avec Reda, à Chonchi, une grosse bourgarde située à 30 km à l'ouest de Castro. La ville est réputée pour sa licor de Oro et ses biscuits typiques, les Rosas de je ne sais plus trop quoi.

Le début de la visite de la ville consiste plus à trouver une auberge, banque et pharmacie à Reda, qui va y rester quelques jours. Ceci étant fait, nous continuons notre visite de la ville avant de nous attabler à un restaurant. Pour moi, ce sera saumon (spécialité de la région), salade et soupe pour Reda. La journée continue avec la visite d'une petite féria de la ville.
J'aurai l'occasion d'y goûter la fameuse liqueur d'or, dont je serais incapable de vous décrire le goût. J'ai bien aimé, ce qui est déjà un exploit en soi. La liqueur est de couleur jaune, et elle est faite à base de lait. Si si. Etrange. J'ai hésité à en prendre une bouteille, puisqu'elle n'était vraiment pas cher (3 euros) mais d'un autre côté je me suis demandé ce que j'allais bien pouvoir en faire... Je ne bois guère et la trimballer pendant quelques semaines ne me tente pas trop.
Par contre, je céderai sur la seconde spécialité de la ville : les roscas. Il s'agit en fait, pour vous décrire le truc, d'un petit boudin de pâte de 2-3 cm de circonférence, qui a été soudé à ses extrémité afin de former un cercle. Je ne sais pas si je suis très clair. Comme un gros anneau (20 cm de circonférence) en pâte quoi. Le touriste ayant goûté à ces biscuits comprendra aisément pourquoi ils sont une spécialité de la ville : ceux-ci étant super secs et n'ayant presque aucun goût, aucune autre peuplade n'a trouvé d'utilité à les copier...

En conclusion, Chiloé doit être agréable si l'on y va à plusieurs, afin de profiter ensemble des paysages finalement forts sympatiques (la partie centrale est très vallonée et comprend de nombreuses îles. Pour ma part j'y ai longtemps cherché des hobbits en chantant la BO du seigneur des anneaux) et des architectures bariolées typiques du coin.
Pour ma part j'ai bien aimé, mais le fait d'être soit seul (grosse erreur d'arriver par le sud) ou en compagnie de personnes sympathiques mais que je n'aurais pas forcément choisies comme compagnons de route m'a un peu dérangé.
Si c'était à refaire je pense que je n'y resterais que deux jours, en prenant Castro comme camp de base, afin de me concentrer sur le centre de l'île. Et en arrivant par Puerto Montt, bien moins cher.

Je pars en fin de soirée en direction de Puerto Montt, ville portuaire située sur le continent, au nord de l'île. Je réussirerai à acheter l'un des derniers billets de bus à destination de Bariloche après une petite frayeur : ayant fait le tour de toutes les compagnies s'y rendant, sans réussir à trouver de billet, je retourne voir l'une de ces compagnies afin de connaître les horaires de départ des bus. Mon idée est, comme à Comodoro, de faire le pied de grue devant le bus afin de voir si quelqu'un le rate. Et là, c'est le miracle (ou plutôt le fait d'avoir changé de guichetière) : il reste soudainement 2 places de libres. Je saute sur l'occasion avant d'aller poser mes affaires dans l'auberge de jeunesse ou je passerai la nuit.
Histoire de connaître un minimum la ville (fort moche, au demeurant), je vais faire un petit tour à la féria du coin. Oui, j'aime bien les férias, même si je n'y achète jamais rien. Ne sachant pas trop où elle est, j'interpele un passant pour qu'il m'indique le chemin. Celui-ci bafouille, fait des bruits bizarres, puis se lance : "Bon, t'es Français non ?" Argh, mon accent est-il si fort ? Non, en fait c'est ma tête qui, semble-t-il, est très française. Mon interlocuteur est Eric, un Français qui fait le tour du monde à la voile depuis maintenant 18 mois avec deux autres amis à lui, en partenariat avec une association pour handicapés (ceux-ci les rejoignent periodiquement sur le bateau lors de certaines escales, et suivent leur trajet sur internet. www.kifouine.com. Lui aussi à démissionné pour pouvoir partir à l'aventure.
Crevé, je me coucherai tôt. Le lendemain matin, c'est le retour en Argentine.