Le 28 janvier c'est le grand départ pour une excursion de 4 jours en 4x4 dans le sud-ouest bolivien (connu sous le nom de Lipez), pour finalement arriver au plus grand salar du monde, le salar d'Uyuni. Avant de partir je fais les dernières courses : papier toilette (non inclus dans le prix), jus d'orange, quelques fruits et biscuits. Je passe rapidement par le marché de Tupiza pour goûter l'Api : une boisson violette, jaune ou mélangée (il y en a deux sortes) à base de maÔs et aromatisée à la cannelle et au clou de girofle. Cela se boit chaud, accompagné d'un "pastel de queso" (une espèce de chausson super fin, avec un peu de fromage dedans) ou d'un beignet ou pâte frite sucrée. Moi j'aime bien, et j'en reprendrai tout au long de mon voyage en Bolivie. Par contre le goût est assez difficile à décrire.

Nos partons finalement sur le coup des 10 heures, après une dernière recommandation du vendeur : je ne dois pas dire aux autres que j'ai payé comme si nous étions 6 (et donc moins cher) alors que nous ne sommes que 4.
Notre groupe se compose de Andy, un Britannique de 35 ans environ, et d'un couple de Portenos, la quarantaine. Bref, assez hétérogène comme groupe, et je sens dès le début que la cohésion risque d'être longue à se mettre en place.

J'avais prévu de ne pas mettre en ligne ce billet avant mon retour à Buenos Aires, afin de pouvoir mettre les photos directement à côté des commentaires. Je pense que je vais rester sur cette idée, en espérant que j'arrive a récupérer les-dites photos demain. Je me contenterai donc pour le moment de parler de l'ambiance et autre, laissant la description des paysages de côté. Je vous donne juste quelques infos rapides, je complèterai en temps voulu.

Le premier jour sera assez tranquile, et les paysages sympas mais rien d'extraordinaire, à quelques exceptions près. Nous rencontrerons nos premiers lamas (qui seront présents partout par la suite). Le groupe se parle assez peu, le chauffeur et le cuisinier ne nous adressent presque pas la parole. Cela sera d'ailleurs l'objet de la discussion du soir entre nous : nous avons plus l'impression d'avoir un chauffeur qu'un guide. Surtout lorsque l'on compare notre expérience à celle d'un autre groupe faisant le même trajet que nous. De plus, nous nous attendions à une cuisine exceptionnelle : des petites pancartes manuscrites, témoignages de touristes, affichées dans l'agence de voyage, nous mettaient en effet l'eau à la bouche tant par rapport au professionnalisme du guide qu'à la qualité de la cuisine. Et finalement, sandwichs à midi, soupe, poulet et frites le soir. Ce n'était pas mauvais, mais je sais faire pareil... Seule chose innovante : mon premier maté de coca. C'est un peu comme de la verveine : vous prenez 5-6 feuilles que vous plongez dans de l'eau bouillante et le tour est joué. Ca a aussi plus ou moins le mêeme goût que la verveine, je trouve.
Le ciel est illuminé par des myriades d'étoiles, je n'avais jamais vu ça. Enfin jusqu'à ce que la lune sorte et qu'elle en fasse disparaitre pas mal. D'un autre côté, elle nous permettait de trouver le chemin des WC, situés à l'extérieur, donc on ne va pas se plaindre :o)

Le lendemain, grosse journée : départ à 4h (nous pensions que c'était une blague) pour des paysages très sympas : Laguna verde et colorada, volcans, geisers (5200 m au dessus du niveau de la mer), eaux thermales, flamants roses, ... Certainement la journée pré Salar la plus intéressante. Tiens, une question qu'on m'a posée et à laquelle je n'ai pas vraiment su répondre : on a des flamands roses en Europe ? En dehors de la Belgique j'entends...
J'aurai une petite discussion avec notre "guide" afin de lui demander de nous être un peu plus utile que ce qu'il fait actuellement. Enfin je ne l'ai pas dit tout à fait comme ça hein, n'oubliez pas que je bosse en communication :) Le résultat ne sera pas spectaculaire, mais nous nous en ferons une raison.
Après une bonne tripotée de kilomètres parcourus (une chance de n'être que 4 dans le 4x4 et non 6 comme cela aurait pu être le cas) nous faisons une petite partie de Truco avant de nous mettre au lit. J'avais appris les règles à Andy la veille afin que nous puissions jouer à 4 le lendemain. Cela sera un excellent moyen de mieux se connaître.
Le logement est correct, mais les WC sont des plus spartiates : pas d'eau dans le réservoir, il faut se servir de gros bidons situés non loin pour remplir la vasque et faire ainsi office de chasse d'eau. Et bien sûr, comme la veille, pas de douche. Mais bon, on est jeune, c'est pas la mort hein ?

Le troisième jour sera plus tranquile. Départ à 7h30 pour un passage par l'arbre de pierre puis le désert de je-ne-sais-plus-quoi (il faudrait que je cherche dans mes papiers). Passage par 4 nouvelles lagunes et leurs inévitables flamants roses (qu'est-ce que c'est peureux ces bêtes là). Déjeuner dans un "mirador" donnant sur le volcan Ollag¸e, le seul actif de la région. Passage par la ville de San Juan et ses momies (moais) après avoir traversé notre premier salar : Chalviri. Ce salar m'a donné l'impression de rouler en pleine campagne à moitié enneigée. Vous savez, quand la neige n'est pas assez présente pour recouvrir toute la surface, et qu'elle laisse donc apparaître par moment la terre et sa couleur marron.
Nous passerons la nuit dans un petit village. Je discuterai, alors que nous faisions la queue pour accéder au téléphone public du village, avec un militaire. Celui-ci allait passer les 3 prochaines années de sa vie dans ce coin paumé de Bolivie (entrecoupées par quelques missions à l'extérieur), et se demandait bien ce qu'il allait faire durant tout ce temps là dans cette toute petite ville où l'eau est coupée la nuit et où l'electricité ne fonctionne qu'entre 20h et 22h...
C'est quelque chose que nous n'avons pas en France, ce besoin de présence militaire dans les zones frontalières un peu reculées. Tout comme nous n'avons pas ces postes de contrôle policier à la sortie de toutes les grandes villes (idem en Argentine).
Alejandro discutera en Quechua avec un autochtone (en fait, Alejandro parle le Quichua -parlé dans le nord de l'Argentine- qui est assez semblable au Quechua -parlé en Bolivie, Perou, Equateur, etc.) puis nous jouerons de nouveau au truco avant de nous coucher. Le voyage commence à nous fatiguer sérieusement mine de rien...

Quatrième et dernier jour, nous nous levons tôt pour aller admirer le lever de soleil sur le salar d'Uyuni, ultime étape de notre voyage. Enfin ça c'était la théorie. Parce qu' entre les nuages présents un peu partout et le retard que l'on a eu, nous sommes arrivés sur ls Isla del pescado bien après que notre étoile ait fait son apparition... Bref, un peu déçu sur le coup. Mais l'île du pécheur (un monticule rocheux recouvert de cactus en plein milieu du Salar) est bien sympa.
Le Salar est donc en fait un gigantesque (200 km x 100 km je crois) désert de sel, avec pas grand chose au milieu. Nous ferons d'ailleurs une pause photo au milieu de nulle part, avec pour seul point de repère les montagnes situées à quelques centaines de km de là. Impressionnant, mais je pense que les conditions météorologiques et le guide ne nous ont pas permis de profiter pleinement du spectacle. C'est ce que j'en ai conclu en tout cas en discutant avec d'autres groupes, par la suite. Enfin bon. Nous passerons ensuite par l'hôtel de sel (un hôtel construit en blocs de sel, que ce soient les murs, les tables, les lits, etc.) puis par la zone des monticules de sel, où se fait l'exploitation proprement dite (seulement 10 tonnes de sel par jour, c'est très peu mais la concurrence est rude. Le salar n'est donc en fait presque pas exploité) avant d'arriver au village de... enfin au village proposant tout un tas de petits souvenirs en sel : cendriers, gobletets à dés, lamas sculptés, etc.
Le tour se terminera par une visite du cimetière des trains : deux voies désaffectées sur lesquelles sont entassées de vieilles motrices rouillées. Un régal pour prendre des photos de textures détruites/trash. Enfin si j'arrive à les récupérer.

Déposés dans la rue faisant office de terminal d'Uyuni, nous nous mettons en quête d'un restaurant puis d'un cyber café. Cyber café où ces andouilles de vendeurs remplaceront le CD contenant toutes les photos de mon voyage par un CD totalement vierge (affaire à suivre). Je jouerai au truco avec Andy dans un bar (bondé de Français) histoire de passer le temps, avant de prendre mon bus pour Potosi, suite de mon voyage.

Pas sûr que ce texte soit très agréable à lire. Je le retravaillerai à l'occasion. Oui, avec les autres, je sais.

Jérémie, le 8 février, La Paz.
En direction de Copacabana - lac Titicaca.