Vous êtes en train de marcher dans la rue quand tout d'un coup une jeune personne de sexe féminin débouche devant vous et vous coupe la route.
Vous êtes en Argentine, il est donc de votre devoir de ne pas faire le rustre et de lui céder la priorité. Vous pouvez siffler les filles qui passent, vous retourner pour leur mater le cul [1], les draguer ouvertement ou faire des commentaires explicites et à voix haute sur certaines parties de leur anatomie, mais il est de votre devoir de galant homme de les laisser passer devant vous pour monter dans le bus, ou de leur réserver le siège qui vient de se libérer lorsque vous êtes dans le métro.

Ceci étant fait, portons notre regard sur cette demoiselle abusant de notre galanterie. J'ai dit la demoiselle Eric, je n'ai précisé d'endroit spécifique... Bien. Chaussée en Converse noires, bleues ou rouges (forcément), elle porte un jean bleu plutôt moulant, les ourlets visibles car tournés vers l'extérieur. Occasionnellement elle le changera au profit d'un pantalon en velours côtelé marron ou d'un élégant et léger pantalon noir.
Remontant notre regard, croisant en chemin une taille généralement svelte, nous tombons sur un T-shirt de couleur bleu à manches marron (à moins que cela ne soit l'inverse) attirant généralement l'attention du regard européen. Les couleurs utilisées ici, tout comme la façon de les juxtaposer, sont en effet relativement plus variées que celles que l'on peut trouver en France. Il n'est ainsi pas rare du tout de rencontrer des personnes arborant un pull vert prairie ou un T-shirt orange Orange dans la rue.
Si la belle ne porte pas de T-shirt, elle portera très certainement un petit ensemble coquet, soigneusement choisi dans une boutique chic. Les filles de Buenos Aires aiment en effet passer du temps pour se faire belle et portent, me semble-t-il, une attention à leur apparence encore plus marquée que dans les autres pays. Il faut dire que la télévision met, ici encore plus qu'ailleurs, la femme dans une position d'objet sexuel. Les présentatrices ou les assistantes laissent ainsi apparaître (pour ne pas dire exhibent) leurs charmes aux heures de grande écoute sans aucune gêne. Qu'il s'agisse de décolletés vertigineux (voire parfois même sans fond), de mini jupes des plus réduites ou de défilés de body painting en prime time, on en voit de toutes les couleurs...
Continuant notre inspection, un peut plus haut, nous finissons par arriver sur la coiffure de la demoiselle. Généralement longue et brune, celle-ci est souvent coupée en dégradé à l'arrière, faisant apparaître plusieurs couches de cheveux dans le dos. Si cette coupe m'attirait l'úil lors de mon arrivée je dois reconnaître qu'elle a fini par me séduire. Sauf lorsqu'on la retrouve portée par... des hommes. Mais j'exagère quelque peu, si l'usage de la mule est très développé ici, celui des dégradés dans les cheveux l'est beaucoup moins.

To be continued...

J'aurais aimé utiliser des termes plus élégants, mais en l'occurrence, même comme ça, il s'agit encore d'un doux euphémisme...

Commentaires fermés, vous me gonflez.